Colloque EMCC sur la recherche, focus supervision


Bonjour à tous,

Le colloque EMCC sur la recherche en coaching/mentoring/supervision qui a eu lieu à Greenwich les 14 et 15 juin a été particulièrement riche cette année sur le plan de la supervision avec cinq interventions. C’est un indicateur de l’inscription de la supervision dans l’identité de l’EMCC.

120 personnes de 18 pays (dont Amériques et Asie) ont participé, dont environ la moitié de superviseurs. L’Université de Greenwich, majestueuse à l’Anglaise, est un lieu particulièrement agréable et inspirant pour un colloque sur la recherche.

Quelques points remarquables de ces interventions :

1 – David Clutterbuck et Alison Hodge ont présenté les résultats de leur enquête sur Supervision du coaching d’équipe (55 réponses). La discussion a porté sur le niveau de maturité des différents pays en la matière. Les Britanniques n’ont pas encore une idée très claire de ce qu’est le coaching d’équipe et déplorent qu’il n’y ait pas encore de savoir établi sur le sujet. Un ouvrage de référence ambitieux est d’ailleurs en préparation et le comité éditorial doit décider cette semaine de la liste des auteurs retenus (je suis sur la short list..). Également les interventions se font le plus souvent avec un seul coach et la théorie des systèmes n’est pas toujours invoquée. Quant à la supervision du coaching d’équipe, elle souffre également d’un manque patent de références théoriques ou méthodologiques.
Il semble que la France soit la plus avancée sur ces sujets avec une approche plus résolument systémique. Nous sommes tous d’accord sur un point : le processus parallèle est à la fois un danger et la principale ressource.

2 – Notre présentation sur l’analyse et les méthodes de résolution des dilemmes éthiques a un peu surpris et suscité des commentaires ou idées (je peux envoyer l’article à ceux qui le demandent). Ainsi les superviseurs Grecs ont longuement discuté la possibilité d’appliquer ces méthodes à la supervision de managers ou dirigeants, approches qui se développent rapidement en Grèce.

3 – Alison Hodge a raconté les péripéties de sa thèse de doctorat sur la supervision, en particulier ses difficultés à mettre au point une méthodologie valide. Ceux qui ont fait de la recherche connaissent bien ce passage délicat qui est particulièrement difficile lorsqu’il s’agit de la supervision comme objet d’investigation. Les discussions ont là aussi porté sur la part du systémique dans la supervision.

4 – Mike Armour (Australien) a commencé une thèse de doctorat sur les théories en action dans la supervision. Là encore la dimension systémique est étriquée. Les discussions dans la salle ont vraiment bien montré que l’attraction pour l’intrapersonnel est forte chez les superviseurs qui ont un peu de mal à aller vers l’interpersonnel, le systémique et l’organisation. Pourtant la montée du coaching interne et de la supervision interne crée des besoins actuellement insatisfaits de prise en compte des axes stratégiques des organisations.

5 – Louise Sheppard a présenté sa thèse de doctorat en cours sur le supervisé, le lien supervisé-superviseur et les voies pour maximiser les effets de la supervision. Les résultats de sa recherche qui est quantitative montrent qu’il existe un large espace de progrès.

En dehors de ces sessions sur la supervision il a beaucoup été question de ce que nous avons besoin de savoir sur le coaching, le mentoring et la supervision. Pour cette dernière, Les chercheurs se font plaisir en inventant de nouveaux outils, mais nous en avons maintenant pléthore (120 identifiés à ce jour), alors qu’il est clair que nous manquons de recherches sur l’effet de la supervision sur le coaché et sur son système. Un autre axe serait d’explorer l’épistémologie d’une approche intégrative de la supervision. Enfin, la gestion de grandes populations de coachs internes, externes et des superviseurs par une entreprise reste à approfondir.

Comme à chaque fois ce colloque a permis de créer de nouveaux liens et de consolider len réseau international de superviseurs qui est devenu mondial et non plus seulement Européen depuis le début de 2016. L’information y circule bien ainsi que les propositions de business international.

Michel Moral


A propos de Michel Moral

Michel Moral a été dirigeant au sein d’entités internationales chez IBM. Il a vécu plusieurs années aux USA, en Allemagne et en Autriche. Ingénieur de formation (Centrale Paris) il est aussi docteur en Psychologie. Il est passionné par la question de l’efficacité d’une équipe dirigeante et par celle de l’intelligence collective. Enseignant à Paris VIII, à l’Université de Cergy-Pontoise et au CRC d’HEC, il coache des dirigeants, des équipes dirigeantes et supervise des coachs et peut intervenir en Français et en Anglais.