Outils de supervision


11 DOTS for Collective Intelligence

Bienvenue sur notre démarche 11 DOTS FOR IC.

L’analyse d’équipe 11 DOTS FOR IC, notamment en 360 au carré, permet de mettre en évidence les forces et les axes de progression des collectifs dans leur capacité à fonctionner en intelligence collective.

L’intelligence collective permet aux groupes humains de fonctionner dans un équilibrage combinant bien être, performance et sens dans les environnements disruptifs actuels.

Les axes mesurés sont les dimensions que toute équipe se doit d’explorer et de développer en conscience pour un fonctionnement optimal.

Répondre au questionnaire d’analyse permet d’ores et déjà de prendre du recul sur le vécu dans l’équipe. C’est aussi l’opportunité d’exprimer un point de vue sur les petites choses à améliorer. Plus la sincérité est au rendez vous, plus la démarche sera opérante.

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Le modèle « Cascade inverse »

Objectifs

Cet outil mis au point par Michel Moral a pour objectif de provoquer une prise de conscience chez le demandeur au niveau de l’empathie ou de la théorie de l’esprit. Il est donc approprié lorsque le client est englué dans un dilemme et que le demandeur ne parvient pas à l’accompagner vers une résolution.

Par exemple, en supervision de superviseur, le demandeur évoque un coach qui est déchiré entre transgresser son code de déontologie ou perdre un important marché. Pour accompagner cette situation le demandeur doit pouvoir entrer dans le monde du coaché et le comprendre.

Ce mode est délégatif. Il est plutôt destiné à être utilisé en supervision ou intervision avec un groupe de coachs aguerris ou bien en supervision didactique.

Déploiement en supervision

Le demandeur expose rapidement le cas. Il prend ensuite le rôle de son client.

Il est supervisé successivement pendant 5 minutes par trois des membres du groupe de supervision ou d’intervision.

Les instructions données par le superviseur sont que :

– Après la première supervision, la seconde et la troisième doivent être en rupture. Un moyen simple pour assurer cette rupture est que le second superviseur aille sur des regards de 7eyed qui n’ont pas été explorés par le premier. De même le troisième superviseur va sur les regards de 7eyed qui n’ont pas été explorés par les deux premiers.

– Le passage d’un superviseur à un autre doit se faire le plus rapidement possible pour que le demandeur ne puisse « se reprendre ».

– Les interventions des superviseurs 2 et 3 peuvent aller vers plus de confrontation.

Après les trois supervisions le superviseur du groupe questionne le vécu des superviseurs en commençant par le premier. Il laisse ensuite le demandeur conclure sur son progrès intérieur.


Le modèle « 4 rooms of change »

Objectifs

L’origine est une des théories du changement des émotions humaines. Le modèle a été créé par Claes F. Janssen, un psychologue Suédois professeur à l’université de Stockholm.

Il fonctionne en se déplaçant dans quatre pièces qui symbolisent quatre états intérieurs.

Le présupposé de Claes est que dans tout changement nous effectuons plusieurs mouvements en passant :

– Dans un premier temps d’un Contentement, perdu, à un Déni qui est une réaction inconsciente de protection des choses anciennes.

– Ensuite, le déni devenant conscient, nous traversons vers une forme de dépression qui nous conduit au stade de Confusion qui se termine lorsque nous acceptons d’abandonner ce qui doit l’être.

– Nous pouvons alors progresser vers le renouveau fait d’Inspiration et d’action.

Chacun des quatre stades est accompagné de sensations et d’émotions qui sont sa signature. En travaillant sur les émotions il est possible d’identifier le stade et de le dépasser.

Cet outil est très puissant en coaching individuel et collectif ainsi qu’en psychothérapie. Il l’est aussi en supervision pour aider le superviser à aider lui-même un client bloqué dans son processus de changement. Il est très utilisé dans les pays Nordiques et les pays de l’Est.

Les sensations liées au désir de changer.

Chaque stade a ses émotions et sensations propres :

INSPIRATION/ACTION : Oui , je suis prêt à changer, je me sens excité, curieux, enthousiaste, en mouvement…

CONFUSION : Changer, oui, mais pas encore prêt, pas les ressources, confus, frustré, hors contrôle…

CONTENTEMENT : Je suis bien, content, heureux, serein, présent, confortable…

DENI : Je ne me sens pas bien : tendu, anxieux, inquiet, paresseux, révolté, incompris… Le passage d’inconscient à conscient se manifeste par l’apparition d’un désir d’inspiration.

4 rooms of change

Le passage de DENI à INSPIRATION/ACTION

Entre DENI et ACTION il y a l’état de CONFUSION avec l’apparition de choix multiples dont celui de ne rien faire faute d’énergie. Passer à l’action demande un CHOIX, REALISTE et du COURAGE.

S’il y a « renoncement au renoncement » les différentes options se précisent et le passage par le « Point zéro de la confusion » permet de faire référence au CONTENTEMENT et visualiser le véritable désir.

 

Déploiement en supervision

Sur un paper-board ou un tableau magnétique avec des plots aimantés, le supervisé place avec l’aide du superviseur sur une carte (voir plus haut le schéma) les verbatims, sensations, émotions exprimés par son client.

Ces éléments vont former un nuage qui est plus dense à l’endroit où se situe le client dans son effort de changement. Les obstacles sont également mis en évidence et peuvent donc être analysés.

Références :

Janssen C. (1996) The Four Rooms of Change (Förändringens fyra rum), Stockolm : Wahlström & Widstrand.


La supervision cerveau total

Cet outil est décrit, avec une douzaine d’autres, dans notre livre « Les outils de la supervision » (InterEditions).

La supervision cerveau total

Ce modèle très puissant a été mis au point par Florence Lamy en 2013. Il repose sur l’observation suivante : chaque groupe fonctionne comme un cerveau au sens du modèle HBDI (Human Brain Dominance Instrument) de Ned Herrmann (1992) et favorise certains mécanismes par rapport aux autres.

HBDI

Il existe donc des groupes « corticaux » ou « limbiques », des groupes « cerveau droit » ou cerveau gauche », des groupes massivement « explorateur » (cortical droit) ou « analystes » (cortical gauche) ou « intégrateur » (limbique droit) ou encore « organisateur » (limbique gauche).

Un groupe majoritairement « intégrateur » aura tendance à déconsidérer que ce qui n’est pas émotion et, en particulier à s’écarter de toute analyse factuelle de la demande. A l’inverse un groupe majoritairement « analyste » aura tendance à s’accrocher aux faits et à la logique.

Si le demandeur soumet une problématique trop proche de la tendance naturelle du groupe, celui-ci risque de ne pas se montrer assez confrontant et de tourner en rond interminablement.

L’idée est de forcer le groupe à sortir de ses modes de fonctionnement préférés afin de lui permettre d’explorer les autres et découvrir d’autres facettes de la situation.

 

Le superviseur délègue la gestion du temps mais conserve l’animation.

La règle de fonctionnement est la suivante : pendant une tranche de temps donnée (par exemple 4 ou 5 minutes), les membres du groupe posent des questions dans seulement un des quatre quadrants du modèle HBDI. Afin de maintenir le rythme le demandeur ne répond pas aux questions qui doivent s’enchainer rapidement.

Au terme de la tranche de temps, le superviseur demande aux membres du groupe de changer de quadrant pour leurs questions.

 

Lorsque les quatre quadrants ont été explorés le demandeur fait la synthèse de ce qu’il a appris, compris et ressenti.


Anges et démons (Devils and Angels)

Ce modèle de supervision collective a été montré par Carol Whitaker et Michelle Lucas lors du colloque international de l’EMCC en 2009  mais il est beaucoup plus ancien. Il est aussi mentionné dans le chapitre de Kate Pinder sur la supervision collective dans « Coaching and Mentoring Supervision » (McGrawHill, 2011). Il a pour objectif une relecture de la stratégie du demandeur : ce qu’il a prévu de faire.

Dans sa forme la plus classique le superviseur délègue la gestion du temps mais conserve le rôle meta et l’animation.

Le demandeur expose rapidement la situation au niveau des faits, des ressentis et de sa stratégie pendant 5 minutes. Il précise la demande du client ainsi que sa propre demande au groupe. Le groupe fait un ou deux tours de questions de clarification, si possible sur ce que le demandeur veut faire, auxquelles celui-ci répond brièvement.

Ensuite le superviseur organise deux tours de parole au cours desquels le demandeur devra rester silencieux.

Au cours du premier les membres du groupe commentent ou questionnent selon un mode « explicite-critique » (devil – avocat du diable), en particulier sur la stratégie : « J’ai remarqué que… » ou « Pourquoi avez-vous… » ou encore « Je doute que…) . Le superviseur a pris la précaution d’avertir que les jugements ne sont pas autorisés et que les interventions trop projectives ou interprétatives ne sont pas bienvenues. Cependant, le demandeur ne progressera que si les remarques tombent précisément sur ses points aveugles.

Au cours du second tour de parole les supervisés commentent selon un mode de feedback positif (angel) tel que « J’ai bien aimé… », « J’ai apprécié que… ».

Au terme des deux tours le demandeur fait la revue de ce qu’il a appris et compris et reformule sa stratégie. Le superviseur peut intervenir pour favoriser l’émergence des points essentiels.

Il est attendu que le groupe comprenne que plus l’explicitation est pertinente plus le progrès est important pour le demandeur. C’est pourquoi au fil du temps les interventions de type « devil » deviennent de plus en plus ciblées et percutantes. A ce point de développement du groupe le superviseur peut décider de commencer par un tour de type « angel » afin de rassurer le demandeur.

Enfin, le superviseur peut décider de participer ou non au processus. S’il ne le fait pas il est plus disponible pour veiller à ce qu’il n’y ait aucun dérapage.

Comme le demandeur ne répond pas aux sollicitations du groupe ce modèle permet une animation très vivante et rythmée qui abaisse ses défenses. Il ne peut « reprendre son souffle » en répondant longuement à une question qui le touche de trop près.