EMCC accrédite maintenant les superviseurs
Michel Moral
Mon mot du jour concerne l’annonce par l’EMCC de la mise à disposition générale de son accréditation individuelle de superviseur de coachs : l’ESIA (European Supervision Individual Accreditation). Elle consolide la stratégie de l’EMCC dans le domaine de la supervision des coachs et était attendue puisque qu’un pilote avait été lancé en juin 2014. L’annonce précise :
“If you have been supervising mentors/coaches for 3 years or more, have had at least 10 clients and can evidence 120 contact hours, then an ESIA is in reach. Naturally, you’ll also need to demonstrate an appropriate level of knowledge and application in your practice.”
Ce n’est la première des grandes associations internationales de coachs à avoir annoncé une telle accréditation : l’Association for Coaching (AC, 4000 membres) a introduit la sienne en septembre 2013. Quant aux associations de superviseurs Anglaises telles que l’APECS et l’AOCS, elles ont aussi de telles accréditations qui sont moins formalisées. Leur couverture se limite cependant à la Grande Bretagne.
Cette annonce est la conclusion d’un processus qui a commencé en Grande Bretagne en 2006 avec la « Roundtable » qui assemblait l’ICF UK, l’EMCC, l’AC, l’AOCS et l’APECS.
En septembre 2010 l’EMCC a constitué un groupe de travail international mené par Lise Lewis (actuelle Présidente de l’EMCC), qui comprenait une représentation de l’ICF (Magdalena Mook), et dont l’objectif était de créer une accréditation des formations de superviseurs de coachs (ce qui est devenu l’ESQA annoncé en 2013) sur la base des compétences mise au jour par la « UK Roundtable ».
Au début de 2013 un groupe a été mis en place pour créer l’ESIA dont les travaux ont maintenant été menés à bien.
Il n’est pas si simple de développer une accréditation de superviseur de coachs répondant à la demande des entreprises et susceptible d’être déployée internationalement. Les principales difficultés sont en particulier :
- La pertinence des critères d’attribution et leurs niveaux d’exigence dont nous en avons discuté dans le chapitre 12 de notre livre « Les outils de la supervision ».
- La prise en compte de la diversité géographique et de la diversité des conceptions de la profession de coach
- La convergence nécessaire vers l’EQF (European Qualification Framework)
- La mise en place de l’organisation indispensable pour traduire, former des assesseurs, gérer les dossiers, etc…
- Le dosage entre simplicité et facilité : Une usine à gaz ne tentera personne et trop peu d’exigence réduirait à néant la crédibilité de l’offre.
Il sera intéressant de voir la réaction de l’ANSE qui est chargée par l’UE de la définition des compétences de superviseur. Les occasions pour en discuter de vive voix avec eux sont nombreuses d’ici la fin de l’année.