Archives du mois : mai 2015


Across Boundaries, la non-conférence de l’AOCS et de l’OCM

Michel Moral

Le mot de ce jour concerne le colloque organisé par l’AOCS et l’OCM à Heythrop Park le 21 mai 2015, « Across Boundaries, an OST event » 

Notre souci est d’intégrer tous les courants dans notre formation de superviseur. Pour cela nous nous efforçons de participer à tous les évènements européens relatifs à la supervision des coachs.

« Across Boundaries a été un moment riche d’échanges et de partages. Les organisateurs ont souhaité garder l’évènement aussi ouvert que possible, et ont donc opté pour une « un-conference », sous la forme d’un Open Space Technology (OST).

Cela a permis de faire émerger les sujets depuis les participant-e-s directement, et d’être ainsi pleinement en contact avec les préoccupations et enjeux de la communauté des coachs et supervisieurs représentées.

Après l’émergence des sujets, trois sessions de conversations en petits groupes ont eu lieu, avec des temps de restitution collective qui ont réuni une soixantaine de personnes représentant 9 pays (UK, France, Grèce, Australie, Pays-Bas, Espagne, Afrique du Sud, Canada, Malaisie). Mis à part le Royaume-uni, tous les autres pays n’étaient représentés que par une seule personne.

Les sujets discutés au cours de la journée sont ceux qui structurent actuellement le débat du coaching et de la supervision :

  • Qu’est-ce que la supervision des coachs, finalement ?
  • Pourrait-on lui trouver un meilleur nom ? 
  • « If not competencies, then what ? » 
  • Quelle est la valeur et le retour sur investissement (ROI) de la supervision ? 
  • Comment faire évoluer la supervision dans un contexte « d’aplatissement hiérarchique » des organisations ? 
  • Qui supervise les superviseurs ? 
  • Comment maintenir la pertinence du coaching et la supervision avec la génération Y ? 
  • Comment est-ce que les organisations professionnelles pourraient apporter plus ?
  • La supervision du coaching d’équipe
  • Comment augmenter l’adoption de la supervision ?
Les discussions auxquelles j’ai participé font apparaître des points de consensus et de divergences :
  • Les participants s’accordent à considérer que la valeur de la supervision se mesure d’abord par son impact sur le coach, ou que la génération Y n’est pas en soi un problème, mais qu’elle peut constituer un « management blindspot » (un angle mort), puisque contrairement à la génération précédente « lorsque les Y sont insatisfaits des organisations, ils les quittent ».
  • Des points de vues fortement divergeants se sont également exprimés, autour des moyens de réguler la profession de superviseur : une forme d’auto-organisation souple et agile ou des cadres plus précis et des corpus de compétences.

Finalement, les résultats d’un sondage auprès des participants nous ont été présentés (nous pouvons l’envoyer aux personnes intéressées), ce qui permet d’avoir une image globale des enjeux actuels. (les thèmes qui reviennent en supervision sont par exemple très divers, développement personnel, gestion du temps, leadership, accompagnement du changement, gestion du stress…) »

Comme pour les précédentes conférences européennes (ANSE, Budapest…) et pour les suivantes, nous nous efforcerons d’intégrer ces réflexions et développements dans nos formations.


EMCC accrédite maintenant les superviseurs

Michel Moral

Mon mot du jour concerne l’annonce par l’EMCC de la mise à disposition générale de son accréditation individuelle de superviseur de coachs : l’ESIA (European Supervision Individual Accreditation). Elle consolide la stratégie de l’EMCC dans le domaine de la supervision des coachs et était attendue puisque qu’un pilote avait été lancé en juin 2014. L’annonce précise :

“If you have been supervising mentors/coaches for 3 years or more, have had at least 10 clients and can evidence 120 contact hours, then an ESIA is in reach. Naturally, you’ll also need to demonstrate an appropriate level of knowledge and application in your practice.”

Ce n’est la première des grandes associations internationales de coachs à avoir annoncé une telle accréditation : l’Association for Coaching (AC, 4000 membres) a introduit la sienne en septembre 2013. Quant aux associations de superviseurs Anglaises telles que l’APECS et l’AOCS, elles ont aussi de telles accréditations qui sont moins formalisées. Leur couverture se limite cependant à la Grande Bretagne.

Cette annonce est la conclusion d’un processus qui a commencé en Grande Bretagne en 2006 avec la « Roundtable » qui assemblait l’ICF UK, l’EMCC, l’AC, l’AOCS et l’APECS.
En septembre 2010  l’EMCC a constitué un groupe de travail international mené par Lise Lewis (actuelle Présidente de l’EMCC), qui comprenait une représentation de l’ICF (Magdalena Mook), et dont l’objectif était de créer une accréditation des formations de superviseurs de coachs (ce qui est devenu l’ESQA annoncé en 2013) sur la base des compétences mise au jour par la « UK Roundtable ».
Au début de 2013 un groupe a été mis en place pour créer l’ESIA dont les travaux ont maintenant été menés à bien.

Il n’est pas si simple de développer une accréditation de superviseur de coachs répondant à la demande des entreprises et susceptible d’être déployée internationalement. Les principales difficultés sont en particulier :

  • La  pertinence des critères d’attribution et leurs niveaux d’exigence dont nous en avons discuté dans le chapitre 12 de notre livre « Les outils de la supervision ».
  • La prise en compte de la diversité géographique et de la diversité des conceptions de la profession de coach
  • La convergence nécessaire vers l’EQF (European Qualification Framework)
  • La mise en place de l’organisation indispensable pour traduire, former des assesseurs, gérer les dossiers, etc…
  • Le dosage entre simplicité et facilité : Une usine à gaz ne tentera personne et trop peu d’exigence réduirait à néant la crédibilité de l’offre.

Il sera intéressant de voir la réaction de l’ANSE qui est chargée par l’UE de la définition des compétences de superviseur. Les occasions pour en discuter de vive voix avec eux sont nombreuses d’ici la fin de l’année.