Supervision des coachs en Pologne


Bonjour,

Il y a eu un grand colloque de coachs à Varsovie du 14 au 17 septembre 2017.

Environ 800 coachs ont participé à cet évènement qui était commun aux quatre associations actives en Pologne : l’ICF, l’EMCC, l’association locale (Association of Polish Coaches : Coachowisko) qui a 200 membres et la « Chamber for Coaching » qui a aussi 200 membres. L’ANSE, pourtant forte dans les pays de l’Est, n’était pas représentée.

Dans cet environnement j’ai ressenti à nouveau l’énergie que j’avais connue lorsque je travaillais dans cette région dans les années 90. Le colloque se déroulait dans une ambiance détendue avec beaucoup de jeunes coachs venus avec leurs enfants. Les dirigeants en Pologne sont plutôt jeunes (80% ont moins de 44 ans), alors les coachs aussi (60% ont moins de 44 ans). Par ailleurs les coachs ont un meilleur niveau d’éducation générale (72% ont fait des étude supérieures) qu’en Europe de l’Ouest ou aux USA. Leur formation au coaching est également plus longue en moyenne qu’à l’ouest.

Plusieurs sessions étaient consacrées à la supervision. Il s’en dégage l’impression que ce marché est comme était le nôtre voici cinq ans : La supervision des coachs internes n’est pas financée par l’entreprise ou l’institution, les coachs externes sont hésitants et il n’y a pas une compréhension claire de ce qu’est la supervision.

Cela est peut-être dû au fait que les superviseurs supervisent plusieurs les professions de l’accompagnement et que ceci brouille le message lorsqu’il s’agit des coachs.

Ainsi, durant une des sessions, il a été question de la définition de la supervision des coachs. Plusieurs spécialistes ont donné la leur. Comme d’habitude dans ce genre d’exercice, les formulations en apparence divergentes affirmées avec conviction ont laissé l’assistance dans la confusion alors qu’au fond tous disaient la même chose. Ceci ne facilite pas l’établissement d’une identité de superviseur de coach ainsi que je le soulignais dans un précédent article.

Au niveau des dispositifs adoptés, la supervision collective est très peu utilisée mais par contre il semble que l’intervision à trois soit assez populaire. Pour la supervision en face à face, qui reste majoritaire, les tarifs vont de 50% à 130% du tarif du coaching individuel.

En ce qui concerne les contenus, une large part est consacrée à la préparation des coachs aux certifications et accréditation. La partie « résolution » semble plutôt orientée vers les problèmes du coach et peu sur ceux du client. D’ailleurs, l’intrapersonnel occupe la plus grande partie et l’évolution vers le systémique est encore timide.

Enfin, la formation des superviseurs est assez légère, deux ou trois jours au plus et une accréditation par cooptation est faite par la « Chamber for Coaching » qui a adoubé très exactement 44 superviseurs. Un livre sur la supervision a été publié en Pologne.

Pour répondre aux incertitudes, il s’est formé une petite association locale de superviseurs de coachs. Elle a pour l’instant dix membres dont la première tâche est de lancer une enquête permettant d’éclairer précisément ce qui se passe sur ce marché.


A propos de Michel Moral

Michel Moral a été dirigeant au sein d’entités internationales chez IBM. Il a vécu plusieurs années aux USA, en Allemagne et en Autriche. Ingénieur de formation (Centrale Paris) il est aussi docteur en Psychologie. Il est passionné par la question de l’efficacité d’une équipe dirigeante et par celle de l’intelligence collective. Enseignant à Paris VIII, à l’Université de Cergy-Pontoise et au CRC d’HEC, il coache des dirigeants, des équipes dirigeantes et supervise des coachs et peut intervenir en Français et en Anglais.