7ième colloque international sur la supervision


Bonjour à tous,

Florence Lamy et moi-même avons participé au 7ième colloque international sur la supervision des coachs à Oxford-Brookes les 12 et 13 mai.

Il y avait moins d’une centaine de superviseurs, principalement des Anglais, quelques Hollandais, trois Canadiens et trois Français. En outre, les « grandes figures » des écoles de superviseurs Britanniques (Edna Murdoch de CSA, Peter Hawkins de Bath, Erik de Hann, Catherine Long, etc..) étaient absentes et il y avait peu de nouvelles têtes.

Où est donc passée la diversité des premiers de ces fameux colloques internationaux sur la supervision des coachs de l’Université Oxford-Brookes ? Déjà, en 2011 les participants venaient de loin (USA, Australie, etc..). Puis, la variété des pays a augmenté les années suivantes pour atteindre une apogée en 2014 lors du colloque tenu à Ashridge.

J’écrivais alors : « Les participants à Ashridge, 150 au total, viennent de 15 pays dont certains lointains (Singapour, Indonésie, Hong Kong, Afrique du Sud, UAE, USA, Autralie). Par rapport aux années précédentes, il apparait des représentants de sociétés telles que KPMG, Ernst & Young, Deloitte ainsi que des « very high flying supervisors ». Les associations de coachs (EMCC, AC, ICF) sont présentes mais peu visibles tandis que les associations de superviseurs (AOCS, APECS, ANSE) se montrent beaucoup plus actives que par le passé. Nous n’étions que deux Français (moi-même et Florence Lamy) et deux autres francophones ».

Nous pouvons nous poser la question du pourquoi d’une telle évolution en seulement trois ans et avancer plusieurs hypothèses :
– La première est que les autres assemblées internationales de superviseurs se sont développées au détriment de celle d’Oxford-brookes. Ces communautés utilisent des moyens modernes (Zoom, Goto) et ont acquis une meilleure attractivité en proposant des thèmes plus hardis.
– La seconde est que le modèle « UK-centric » de la supervision est maintenant bien connu, que de nouvelles approches fleurissent ici et là et que les superviseurs recherchent maintenant des lieux où cette diversité conceptuelle est présente.
– La troisième est que des évènements locaux (USA, Australie, Afrique du Sud, Asie) sont suffisants pour animer les populations locales de superviseurs.
– Une quatrième hypothèse est que d’autres colloques de coachs ou de superviseurs sont préférés. L’EMCC en particulier, qui consolide son identité d’association professionnelle de superviseurs, attire dans ses colloques internationaux ceux qui sont absents d’Oxford-Brookes. Ce fut le cas en mars à Edimbourg.

Tatiana Bachkirova qui organise le colloque d’Oxford-Brookes a d’ailleurs bien vu le danger puisqu’elle en transforme le modèle comme suit : le colloque n’aurait lieu désormais que tous les deux ans (le prochain en 2019) et un symposium, d’une forme à définir, se tiendrait les années paires. Elle prévoit aussi de se montrer plus exigeante quant au choix des conférenciers et d’assurer une plus grande diversité. Faisons lui confiance pour redresser la barre.

Ceci nous amène aux contenus qui restent très intéressants mais là encore peu divers : Les présentateurs des «keynotes » étaient tous deux Anglais, ce qui n’est arrivé qu’une fois dans le passé, et toutes les interventions sauf deux étaient animées par des Britanniques.
Parmi les très bonnes interventions, la présentation de Sue Clohessy et Helen Beinart m’a permis de compléter la liste des doctorats sur la supervision et avoir un point sur la recherche sur le sujet. Il se confirme que si nous avons maintenant quelques éléments sur l’effet de la supervision sur le supervisé et son action, les évidences quant à l’effet sur le client sont pour l’instant inexistantes.

Les deux interventions « venues d’ailleurs que UK » étaient pour l’une une co-réflexion très intéressante sur le marché Hollandais qui connait une dynamique très particulière : une pénétration exceptionnelle du coaching, très peu de superviseurs de coachs et beaucoup de superviseurs des autres professions de l’accompagnement.
L’autre intervention non Britannique était la nôtre qui a été jugée « décoiffante », « excitante » et « troublante », ce qui est tout de même bien pour un sujet austère et autant exploré que la résolution des dilemmes éthiques. Il faut dire que Florence, qui termine ses études de Médecine Traditionnelle Chinoise, avait ajouté une dimension énergétique qui a pris les participants par surprise. Parmi l’assistance, Robin Shohet nous a d’ailleurs félicité (Robin est le compère de Peter Hawkins pour la création de 7Eyed).

Au final, il a été bon de retrouver tous ces amis de longue date avec qui nous travaillons ou poursuivons des recherches au sein de plusieurs groupes internationaux. Je suis confiant dans le fait qu’une dynamique nouvelle sera initiée car les talents sont là.

Le programme détaillé peut être téléchargé ici :
https://www.brookes.ac.uk/WorkArea/DownloadAsset.aspx?id=2147567328

En bref la supervision continue à se structurer mais de nouvelles directions sont prises. J’aurais l’occasion sous peu de vous en dire plus.


A propos de Michel Moral

Michel Moral a été dirigeant au sein d’entités internationales chez IBM. Il a vécu plusieurs années aux USA, en Allemagne et en Autriche. Ingénieur de formation (Centrale Paris) il est aussi docteur en Psychologie. Il est passionné par la question de l’efficacité d’une équipe dirigeante et par celle de l’intelligence collective. Enseignant à Paris VIII, à l’Université de Cergy-Pontoise et au CRC d’HEC, il coache des dirigeants, des équipes dirigeantes et supervise des coachs et peut intervenir en Français et en Anglais.